34e Congrès de l’Uniopss : tous mobilisés pour un projet solidaire ambitieux !

Uniopss

Le 34e Congrès de l’Uniopss, qui a rassemblé à Rennes plus de 1 000 participants, a été pour les acteurs associatif de santé et de solidarité, un temps fort de mobilisation et d’interpellation des pouvoirs publics sur les réformes à conduire, avec comme boussole, un projet solidaire renouvelé. L’occasion de réaffirmer le pouvoir d’agir et d’innover des associations à l’heure d’un nouveau quinquennat, quelques semaines avant les élections législatives.

« Aujourd’hui, les associations construisent demain… Parlons-en ! » Tel était le thème du 34e Congrès de l’Uniopss qui s’est déroulé les 13 et 14 mai 2022 au Couvent des Jacobins de Rennes, avec le concours de l’Uriopss Bretagne.
Un temps fort marqué tout d’abord par le plaisir de se retrouver pour le millier de participants présents, après trois reports successifs de cet événement, liés à la pandémie de Covid-19.
Une volonté aussi de mettre en lumière la capacité d’invention des associations, de débattre des défis du nouveau quinquennat et de peser sur les réformes à venir.

La plénière d’ouverture, animée par Antoine Janbon, rédacteur en chef d’Union Sociale, a débuté par l’intervention de Gilles de Margerie, commissaire général de France Stratégie, qui a dressé un panorama sur l’état de la France en 2022 et insisté notamment sur la nécessité d’un dialogue social de qualité et d’une « démocratie plus vivante, plus inclusive ».
Anne Salmon, philosophe et sociologue, professeure des universités au CNAM, a poursuivi ces propos introductifs en évoquant la marchandisation du social et « l’humanisme comme arme de résistance ».

Puis, lors du débat intitulé « Croissance verte ou développement durable ? », Florence Jany-Catrice, professeure d’économie à l’université de Lille et Thomas Lesueur, commissaire général au développement durable, ont confronté leurs points de vue lors d’échanges passionnants. Considérant que « le PIB n’est pas un indicateur de bonheur collectif », Thomas Lesueur a notamment souligné l’existence de nouveaux indicateurs pour mesurer par exemple la transition écologique. Pour Florence Jany-Catrice, « la croissance verte ne permet pas de penser les irréversibilités ». Elle a évoqué le « produit intérieur doux », alternative au PIB et invité à « réfléchir autrement et dans une démocratie beaucoup plus ouverte ».

La plénière d’ouverture s’est poursuivie par une table ronde autour de la place des associations aujourd’hui et demain, avec les interventions de Michel Jézéquel, directeur général de l’association Don Bosco, Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif et Jérôme Voiturier, directeur général de l’Uniopss. L’occasion notamment de revenir sur l'importance de préserver les libertés associatives, si essentielles à la vitalité démocratique et d’appeler le « nouveau pouvoir » à une « vraie reconnaissance du monde associatif ».

La matinée s’est achevée par l’intervention inspirante et très applaudie de Philippe Forget, chef d’orchestre et grand témoin, qui a mis en résonnance une symphonie de Brahms et l’harmonie à rechercher dans notre société. Une harmonie faite d’écoute, de partage et de respect… Et une invitation à travailler à la beauté du monde.

La conférence-débat de l’après-midi intitulée « L’économie, l’écologie et le social sont-ils faits pour vivre ensemble ? », a réuni Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT et initiateur du Pacte du pouvoir de vivre, Timothée Duverger, maitre de conférences associé à Sciences Po Bordeaux et Stéphane Le Teuff, président de la Fédération française du bâtiment Bretagne. Il a notamment été question de transition écologique se heurtant à des fractures sociales, de la situation des plus fragiles comme point de départ pour une transition juste ou encore de dialogue à instaurer entre acteurs de l’ESS, entreprises et pouvoirs publics… Stéphane Junique, président du groupe Vyv, est intervenu en clôture de cette séquence.

La plénière de clôture du 14 mai, animée par Roland Janvier, administrateur de l’Uriopss Bretagne, s’est ouverte avec des « regards croisés » sur la question de la société inclusive, avec, en plateau : Robert Lafore, professeur émérite de droit public et président du Conseil de Recherche et Prospective de l’Uniopss, Patricia Sitruk, membre du Conseil de Recherche et Prospective de l’Uniopss et Eric Yapoudjian, directeur général de la Fondation de l’Armée du Salut et vice-président de l’Uniopss. S’agissant de la société inclusive, certains risques ont été identifiés, comme l’incantation, l’injonction et l’instrumentalisation, mais aussi plusieurs leviers, comme l’évolution des pratiques, l’innovation et les propositions des acteurs de terrain.

La table ronde intitulée « Quels engagements pour une véritable transformation sociale ? » a notamment mis en avant le plaidoyer de l’Uniopss pour le prochain quinquennat.
À partir de 4 axes de ce document, les congressistes ont été invités à choisir celui à privilégier pour la nouvelle mandature. C’est « l’affirmation d’un modèle social solidaire » (supposant une réelle ambition et des moyens) qui a été plébiscité.
Cette table ronde a permis d’affirmer le rôle des personnes concernées comme actrices de la construction sociale, à travers le témoignage éclairant de Carole Le Floch, conseillère technique à l’IRTS Parmentier et personne qualifiée au titre de son savoir expérientiel sur l’exclusion.
De son côté, Laurent Chambaud, directeur de l’École des hautes études en santé publique, a évoqué plusieurs points incontournables pour une société plus solidaire : tissage entre les politiques sociales et les politiques sanitaires, valorisation des métiers de l’humain...
Jérôme Voiturier, directeur général de l’Uniopss, s’est interrogé quant à lui sur la place que laisse la société à la vulnérabilité et l’exclusion, appelant à une prise en compte réelle de chaque citoyen, avec « une participation renforcée, un modèle social plus solidaire, et des politiques mieux pensées ».

Lors du discours de clôture du Congrès, Olivier Hammel, vice-président de l’Uniopss, a appelé à « jouer collectif, pour une société plus humaine et plus vivable. » Il a notamment souligné l’importance de l’investissement social, garantie indispensable pour une société durable.

Le 34e Congrès de l’Uniopss, ce furent aussi 19 ateliers-débat et forums-découverte sur des sujets transversaux d’actualité, avec des analyses d’experts, des témoignages, des partages d’expériences d’acteurs de terrain et de personnes concernées, sans oublier des temps conviviaux et des échanges au sein du Village des exposants, ainsi qu’une soirée festive aux couleurs, musiques et saveurs de la Bretagne !

Plus que jamais en première ligne pour construire demain, les associations de santé et de solidarité, ont su, à l’occasion de ce Congrès tant attendu, faire entendre leur voix…